LA FABRIQUE DE LA NATURE

Eté 2019

La moitié de la population mondiale vit maintenant dans les villes. Le Grand Tokyo est la plus grande mégapole du monde. Ultra-urbanisée, la Cité suffoque pendant la période estivale. D’ailleurs, lors des JO 2020 à Tokyo, les sportifs et les visiteurs risquent de souffrir de la chaleur intense.

Tokyo cherche donc à récupérer un peu de verdure pour limiter la température en constante augmentation, phénomène lié au réchauffement climatique, lui-même conséquence directe de la pollution urbaine. Une loi datant de 2001 oblige maintenant les grands édifices de la ville à verdir leur toit. Des parcs, jardins potagers et même des élevages d’abeilles ont donc été créés.

La culture hors sol a fait aussi son apparition afin de palier aux problèmes du climat, glacial en hiver et tropical en été, et de la démographie. De plus, les fermes verticales permettent de cultiver bio et sans pollution.

L’accident de Fukushima a en effet développé un intérêt plus marqué pour une hygiène garantie. La nature à Tokyo est aussi vue comme un lieu sacré, les jardins sont taillés au cordeau et sont faits pour se ressourcer ou méditer. Des cascades et des forêts sont ainsi créés au cœur de la ville, dans les hôtels ou sur les petites places. Les gens viennent s’y photographier en habits traditionnels comme si la nature était à redécouvrir, comme si elle était devenue cette inconnue qu’on idolâtre.

Dans le même temps, le contact perdu avec la nature sauvage est de plus en plus recherché. La sylvothérapie (« shinrin-yoku » en japonais) est d’ailleurs reconnue comme médecine préventive au Japon depuis 1982. Ce « bain de forêt » est une découverte de la forêt par les sens et se développe de plus en plus dans la forêt d’Okutama, la plus proche de Tokyo, située à 2h du centre-ville. Les Tokyoïtes ont, pour la plupart, une vie stressante et de plus en plus d’adeptes se rendent à Okutama pour une journée en immersion dans la forêt.

© PHOTOS BY STEPHANIE BURET | ALL RIGHTS RESERVED

webmaster BaseGraphic Genève